Sauter au contenu principal

Participant·es

Programme

Description

Originally entitled Solace for Irreversible Losses, Michael Oesterle’s work (2010) was his first in a series about the British mathematician, while Barry’s latest quartet (2006-7) refers to a short story of the same name by Kafka. Miller’s prize-winning About Bach (2015) derives from a phrase in the famous D minor Chaconne. Thanksong (2020), for which the quartet is joined by soprano Juliet Fraser, refers to the Heiliger Dankgesang from Beethoven’s Quartet Op. 132.

Quatuor Bozzini: A day in the life

Coupures de presse

Le Quatuor Bozzini à Londres: un grand jour à Wigmore Hall

Natasha Gauthier, Ludwig Van Montréal, 7 décembre 2022

Le 3 décembre dernier, le Quatuor Bozzini présentait un marathon de trois concerts mettant en vedette des compositeurs contemporains canadiens au Wigmore Hall de Londres.

Cette très longue “Journée dans la vie” du Quatuor Bozzini a commencé dès 11h30. Nous avons d’abord entendu Warblework, de Cassandra Miller. La compositrice canadienne, qui vit à Londres, était présente. Sa pièce Warblework, datant de 2011, est formée de quatre mouvements constitués de chants d’oiseaux que Miller aurait entendus sur son île natale de Vancouver.

La compositrice a écrit sa musique mesure par mesure, fragments qu’elle a ensuite vendus à ses amis et à sa famille afin de financer son séjour en Europe pour étudier la composition. Les Bozzinis — Clemens Merkel et Alissa Cheung, violons, ainsi les sœurs Bozzini Isabelle (alto) et Stéphanie (violoncelle) — ont immédiatement ébloui par leur suprématie technique ainsi que leur son magnifique, caractérisé par un jeu sans vibrato pur et résonnant qui rappelle les meilleurs ensembles de violes. Les quatre membres du quatuor allaient constamment se dépasser tout au long de la journée.

Le Quatuor à cordes No 3 de Gerald Barry est composé de six marches, chacune étant dotée d’une personnalité et d’une expression distinctes. Le Quatuor Bozzini est passé sans accrocs de la poésie hypnotique et méditative des appels d’oiseaux de Miller, avec leurs reflets de plumes verts et or miroitant à travers les textures des cordes, à la partition vigoureuse et extravertie de Barry.

Le deuxième mouvement, tout en pizzicati découpés au laser, était particulièrement impressionnant, tandis que les rythmes inégaux du dernier mouvement furent déployés avec toute la majesté extravagante d’une ouverture de Lully. Dans le premier quatuor à cordes de Barry, composé en 1985, le quatuor a exécuté un passage prolongé et virtuose de gammes chromatiques, jouées à l’unisson avec une intonation impeccable.

Cependant, ce fut l’extraordinaire Sivunittini (ceux provenant de l’avenir) de Tanya Tagaq, composé en 2015 pour le projet 50 for the Future du Kronos Quartet, qui a produit un effet monstre. Les Bozzini ont négocié avec aplomb et joie les paysages sonores viscéraux et scintillants de l’Arctique, avec leurs vents sifflant le long des banquises et le concert mystérieux des baleines dans les profondeurs et les rythmes irrésistibles du chant de gorge Inuit.

Au programme du concert de 15 heures, auquel je n’ai pas pu assister, on jouait Leaving de Miller; le Quatuor à cordes n° 2 de Barry; l’arrangement de Michael Oesterle de Pulau Dewata de Claude Vivier; et Gondola de Linda Catlin Smith.

Pour le dernier concert, à 19 heures, le Thanksong de Miller a eu sa première londonienne. (L’œuvre devait débuter au festival Aldeburgh en 2020, événement qui a été reporté dû à la pandémie). La soprano britannique Juliet Fraser a rejoint les Bozzini pour cette douce expression de gratitude contemplative et profondément émouvante, que Miller a construite en superposant des parties enregistrées et des boucles musicales pigées dans un fragment du Heiliger Dankgesang de l’ Op. 132. Bach a été distillé de la même manière, au point d’être méconnaissable, dans About Bach, que Miller a composé originalement pour l’altiste canadien Pemi Paull. Le quatuor à cordes ludique n° 3 de Oesterle Alan Turing a injecté une dose de caféine bien nécessaire. Le quatuor no. 4 de Barry, First Sorrow a clôturé la journée sur un effet inhabituel: les quatre musiciens doivent chanter une version angulaire de Twinkle, Twinkle, Little Star (mélodie de Ah! Vous dirais-je Maman).

Avec son emphase sur des œuvres plus introverties, j’ai trouvé que le rythme du concert du soir tombait un peu en panne, malgré l’excellence du jeu. Terminer plutôt avec Sivunittinni aurait permis de conclure ce Day in the Life du Quatuor Bozzini à Londres sur un high.

Les Bozzinis […] ont immédiatement ébloui par leur suprématie technique ainsi que leur son magnifique…